Accouchements à Domicile en Nouvelle-Aquitaine : vigilance, soutien et dialogue face aux récentes suspensions

En tant qu’Association Professionnelle pour l’Accouchement Accompagné à Domicile (APAAD), nous suivons avec la plus grande attention la situation préoccupante concernant plusieurs sages-femmes suspendues en Nouvelle-Aquitaine.

Notre engagement pour la qualité et la sécurité de l’Accouchement à Domicile (AAD) en France est total. Face à l'inquiétude légitime que ces événements suscitent, nous souhaitons faire preuve de clarté, réaffirmer notre soutien aux professionnelles concernées et rappeler notre action proactive pour comprendre la situation et, si nécessaire, agir.

Analyse factuelle et appel à la prudence

À ce jour, les circonstances précises des trois transferts médicaux concernés demeurent soumises à l’instruction et protégées par le secret médical. En tant qu’association professionnelle responsable, nous insistons sur l'importance de la prudence face aux informations non vérifiées et aux rumeurs qui circulent.

Nous sommes interpellées par certains chefs d’accusation émis par des établissements hospitaliers, qui apparaissent, après analyse, infondés et non vérifiés par l’Agence Régionale de Santé (ARS) avant les décisions de suspension temporaire d'exercice. Pour l'une de nos consœurs, la levée rapide de la suspension a révélé non seulement des éléments mensongers, mais également des fautes graves comme un refus de prise en charge par le SAMU.

Concernant les deux autres sages-femmes, l'instruction se poursuit, malgré la présence d’éléments erronés dans les dossiers, tels que :

• Accusation d’un diagnostic ou manquement se révélant inexistant ;

• Absence d’analyse globale impliquant l’ensemble des acteurs, en contradiction avec les recommandations professionnelles (analyse en Revue Morbi-Mortalité – RMM) ;

• Focalisation sur l'action individuelle de la sage-femme, au détriment d'une approche systémique de la situation.

Le soutien de l’APAAD : présent et concret

Dès le début, notre cellule juridique a été mobilisée pour :

• Conseiller nos consœurs grâce à des expert·e·s spécialisés·es ;

• Les mettre en relation avec un avocat spécialisé ;

• Leur fournir un soutien financier grâce à votre générosité via notre fonds de soutien.

Un immense merci à toutes et tous pour vos dons : c’est grâce à vous que nous pouvons soutenir efficacement les sages-femmes confrontées à de telles épreuves !

Suite à l'audience de deux sages-femmes devant l'ARS, un dialogue a été engagé : l'ARS a manifesté son ouverture à rencontrer l'APAAD. Nous préparons activement cette rencontre avec nos antennes locales et les associations d’usagers locales et nationales, afin qu’elle soit la plus constructive possible.

Le transfert n'est pas une faute

Nous rappelons avec force que le transfert d'une femme ou d'un nouveau-né au décours d’un accouchement, vers un établissement hospitalier est, dans le cadre de l'AAD, une démarche de sécurité, et non un échec.

• Les sages-femmes libérales pratiquant l’AAD sont formées pour identifier les situations à risque et appliquer des protocoles de transfert en cas de besoin.

Un transfert approprié doit être considéré comme le signe d’une pratique rigoureuse et professionnelle.

Évidemment, si des défaillances surviennent, c’est ensemble — sages-femmes et hôpitaux — que nous devons les analyser, dans une démarche de recherche de solutions et de piste d’améliorations, et non de stigmatisation.

La situation actuelle en Nouvelle-Aquitaine met également en lumière des problématiques de communication déjà remontées par les familles et les professionnelles, sans réponse concrète de l'ARS à ce jour. Nous espérons que ces événements seront l'occasion de remettre les besoins des femmes et des familles au centre des priorités.

Notre Démarche active : mobilisation et dialogue

Face à cette situation éprouvante, l’APAAD reste mobilisée pour accompagner les sages-femmes. Nous vous rappelons que vous pouvez :

• Créer une antenne locale si plusieurs sages-femmes d'un même secteur souhaitent se structurer ;

• Signaler tout évènement indésirable aux réseaux compétents ou directement à l’ARS ;

• Solliciter notre cellule juridique pour bénéficier d'un accompagnement personnalisé ;

• Bénéficier de notre cellule d’écoute, un espace confidentiel pour un soutien psychologique adapté.

Grâce à vos contributions, notre fonds de soutien reste disponible pour aider en cas de nécessité.

Notre engagement : compréhension, solutions, progrès

La concentration de ces incidents en peu de temps légitime une vigilance accrue.

C’est pourquoi l’APAAD est pleinement engagée pour :

• Comprendre les facteurs en jeu ;

• Respecter les personnes et procédures ;

• Défendre l’AAD comme un choix éclairé et sécurisé pour les familles.

Conclusion : appel à la sérénité et à la confiance

Dans ce contexte tendu, nous appelons chacun et chacune à la sérénité et à la confiance dans la compétence des sages-femmes, dans les démarches en cours et dans la capacité du dialogue à faire progresser la situation.

L'APAAD reste aux côtés des familles, des sages-femmes et de toutes celles et ceux qui croient en un accouchement respectueux, en toute sécurité.

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