L’#AAD, une naissance sécure, au rythme de la mère et de l’enfant

Un accouchement accompagné à domicile #AAD est un accouchement physiologique, respectant le rythme de la mère et de l’enfant, se déroulant à domicile et accompagné par une sage-femme.

Cet accompagnement débute bien avant le jour de l’accouchement puisqu’il est global : il suit la mère et l’enfant de A à Z, des premiers jours de grossesse à l’accouchement et aux suites de couches.

On exclut donc de l’AAD, les accouchements inopinés.

Qu’est-ce qu’un #AAD ?

Naissance AAD Cécile

Une femme, une sage-femme

L’#AAD est centré sur les besoins particuliers de la femme enceinte : la femme bénéficie d’un accompagnement global à la naissance, ce qui signifie qu’un seul praticien (ou binôme de praticiens le cas échéant) assure la surveillance médicale de la grossesse lors des consultations prénatales, la préparation à la naissance, la surveillance et la responsabilité de l’accouchement, les soins postnataux de la mère et de l’enfant.

À tout moment lors de ce suivi, la sage-femme peut orienter la future maman vers un médecin spécialisé, si elle le juge nécessaire.

La sécurité est ainsi assurée par la réorientation des femmes développant un sur-risque, le suivi médical complet, la relation de confiance et le caractère ajusté des soins.

Naissance AAD Margot

Après quelques jours de questionnement, l’accouchement accompagné à domicile est devenu une évidence pour moi également : je pouvais soutenir ma compagne comme je le souhaitais, la sage-femme m’encourageais, et le jour J a été magique. Nous avons formé la plus belle des équipes pour accueillir notre petit bonhomme. J’admire la force dont ma compagne a fait preuve et je suis fier d’avoir pu lui communiquer ma force également. Je crois que c’est une bonne première étape que nous venons de réaliser.

- Louis, papa de Marcel et Gabriel -

Naissance AAD Neva LauraBoilPhotography

En France, l’#AAD est légal mais trop peu intégré au système de soins

L’#AAD est légal, remboursé par la sécurité sociale et par certaines mutuelles. Dans la pratique, il représente toutefois moins de 0,2% des naissances car non intégré au système de soins. Il n’est pas proposé lors du parcours de soins des familles ; ses avantages ne sont pas valorisés.

Naissance AAD Charly LauraBoilPhotography

L’#AAD, une pratique sûre méconnue

Les données épidémiologiques internationales, vérifiées en France par les études menées par l’APAAD, démontrent la sécurité de la pratique de l’#AAD. Malgré ce travail, ces données sont peu prises en considération pour l’élaboration des politiques publiques de santé périnatale.

Il existe même parfois une certaine défiance teintée de préjugés de la part des professionel.les de santé envers les sages-femmes qui pratiquent l’#AAD.

Naissance AAD Charly LauraBoilPhotography

Depuis la loi Kouchner de 2002, les professionnel.les de santé sont tenus de se doter d’une assurance Responsabilité Civile Professionnelle. Or, à ce jour, aucun assureur français ne propose d’offre adaptée aux pratiques des sages-femmes couvrant les AAD. Les sages-femmes se retrouvent ainsi à exercer sans couverture.

Une question politique se pose. L’une de nos actions est ainsi de faire reconnaître les spécificités de l’#AAD auprès des décideurs politiques.

Une obligation assurancielle non accessible aux professionnel.les

Le privé est politique. L’#AAD est politique.

Liberté de disposer de son corps, sécurité, respect du choix du lieu d’accouchement, autodétermination face aux soins, respect du consentement libre et éclairé… Oui, l’accès à l’#AAD pour les femmes est une question politique, une question de droits, un préalable à l’émancipation.

Tour du monde des pratiques #AAD

L’#AAD est une pratique largement répandue dans le monde (de 1 à 15% selon les pays répertoriés), soutenue par les instances de santé locales, couverte par une assurance.

  • L’AAD représente entre 1 et 3 % des naissances
    Une couverture assurantielle est disponible pour les sages-femmes pratiquant l’AAD.

  • L’AAD représente 1,5 % des naissances.

    L’Union Professionnelle des Sages-femmes Belges reconnait à « Chaque femme a le droit d’accoucher là où elle se sent en sécurité. Le domicile et les Maisons de naissance font partie de ces lieux ».

    Une couverture assurantielle est disponible pour les sages-femmes pratiquant l’AAD.

  • L'AAD reprérente 2,1 % des naissances.

    L’Association canadienne des sages-femmes (ACSF/CAM) reconnaît que « les accouchements planifiés à domicile pour des femmes en santé sont sécuritaires et que la définition de sécurité dans le cadre des soins de maternité inclut la sécurité physique, mais aussi une sécurité émotionnelle, culturelle et spirituelle, dans le respect des valeurs propres à chaque femme, en ce qui a trait à son bébé, sa famille et à elle-même. » et affirme qu’un « accouchement planifié à domicile devrait être recommandé à toutes les femmes en bonne santé et à faible risque. » (2013)

    La Society of Obstetricians and Gynaecologists of Canada soutient également l’AAD : « La SOGC réaffirme et souligne l’importance du choix des femmes et de leurs familles dans le processus d’accouchement. La SOGC fait la promotion de soins de santé intégrés à la communauté et à l’accouchement afin de garantir la sécurité des soins à la mère et au nouveau-né. Au Canada, planifier l’accouchement avec une sage-femme enregistrée ou un médecin dûment formé dans le système intégré décrit est un choix raisonnable pour les personnes présentant un risque faible lorsque la naissance ne devrait pas être compliquée et que ni la mère ni le nouveau-né n’auront besoin de ressources supplémentaires. » (2019).

    Une couverture assurantielle est disponible pour les sages-femmes pratiquant l’AAD.

  • L’AAD représente 5 % des naissances.

    L’AAD fait partie des compétences des sages-femmes «The midwife may practise in any setting including the home, community, hospitals, clinics or health units»

    Une couverture assurantielle est disponible pour les sages-femmes pratiquant l’AAD.

  • L’AAD représente 1,5 % des naissances.

    L’American College of Nurses and Midwives soutient l’AAD. Cette instance affirme « Les femmes qui planifient des accouchements à domicile optent pour des soins qui facilitent l’accouchement normal et physiologique et réduisent le besoin d’interventions obstétricales et néonatales ». (2016)

    L’Association Midwives Alliance « reconnaît la sécurité de la naissance à la maison pour les femmes en bonne santé ayant une sage-femme qualifiée et un accès rapide aux soins médicaux en cas de besoin. L’accouchement comporte des risques inhérents, comme toute la vie. Chaque lieu de naissance comporte un ensemble particulier de risques et d’avantages. Chaque femme doit évaluer quels sont les risques et les avantages qui lui conviennent le mieux et qui correspondent le mieux à son système de croyances et aux intérêts de sa famille. Il n’y a pas de différence statistique significative dans les résultats en termes de mortalité maternelle ou périnatale entre la naissance à l’hôpital et la naissance à l’extérieur de l’hôpital; Cependant, la morbidité à l’hôpital est accrue. Les complications pour les mères et les bébés associées aux taux inacceptables d’inductions, de césariennes et d’autres interventions surutilisées dans les hôpitaux américains sont bien documentées et préoccupantes» (2012).

    L’American College of Obstetricians and Gynecologists précise « Bien que l’American College of Obstetricians and Gynecologists estime que les hôpitaux et les centres de naissance agréés sont les lieux de naissance les plus sûrs, chaque femme a le droit de prendre une décision éclairée du point de vue médical concernant l’accouchement. Il est important de noter que les femmes doivent être informées du fait que plusieurs facteurs sont essentiels pour réduire les taux de mortalité périnatale et obtenir des résultats favorables pour l’accouchement à domicile.» (2017)

    Une couverture assurantielle est disponible pour les sages-femmes pratiquant l’AAD.

  • L’AAD représente 2 à 3% des naissances.

    La Ljósmæðrafélag Íslands (Association des sages-femmes d’Islande) soutient l’AAD et présente sur son site les sages-femmes pratiquant l’AAD.

    Une couverture assurantielle est disponible pour les sages-femmes pratiquant l’AAD.

  • L’AAD représente 6 à 10% des naissances.

    Le New Zealand College of Midwives affirme « Les femmes qui connaissent une grossesse normale devraient se voir proposer l’option et être encouragées à accoucher dans les maternités primaires ou à la maison. Les preuves démontrent clairement que les femmes recevant des soins prénatals efficaces et présentant un risque de complications faible, accoucheront de bébés en bonne santé et nécessiteront moins d’interventions si elles sont aidées à accoucher dans une maternité primaire ou à la maison » (2009).

    Le Ministère de la Santé précise « Les femmes qui accouchent à la maison ou dans un centre de naissance ou une petite maternité sont plus susceptibles d’avoir un accouchement normal que celles qui accouchent à l’hôpital».

    Une couverture assurantielle est disponible pour les sages-femmes pratiquant l’AAD.

  • L’AAD représente 15% des naissances.

    Une couverture assurantielle est disponible pour les sages-femmes pratiquant l’AAD.

  • L’AAD représente 2.5% des naissances.

    « Le Collège Royal des Sages-Femmes (RCM) et le Collège Royal des Obstétriciens et des Gynécologues (RCOG) soutiennent la naissance à domicile pour les femmes ayant des grossesses sans complications. Il n’y a aucune raison de ne pas offrir la possibilité d’accoucher à la maison aux femmes à faible risque de complications, cela peut leur apporter des bénéfices considérables à elles et leurs familles. Il y a de nombreuses preuves qui indiquent qu’accoucher à la maison augmente la probabilité pour une femme d’avoir une naissance qui soit à la fois satisfaisante et sans danger, avec des implications pour sa propre santé et celle de son bébé. »

    Une couverture assurantielle est disponible pour les sages-femmes pratiquant l’AAD.

  • L’AAD représente 1,2 % des naissances.

    La Fédération Suisse des Sages-femmes déclare : « Un accouchement à domicile, sélectionné et accompagné selon l’état actuel de l’obstétrique, ne comprend pas plus de risques pour la mère et l’enfant qu’un accouchement à l’hôpital. Les accouchements à domicile diminuent les frais dans le domaine de la santé parce que les sages-femmes considèrent l’accouchement comme un événement physiologique qui ne nécessite que peu d’interventions. De plus, il est prouvé que les accouchements dans un environnement familier donnent lieu à moins de complications. » (1999) positionnement réitéré en 2014.

    Une couverture assurantielle est disponible pour les sages-femmes pratiquant l’AAD.

L’#AAD en Europe

Pourquoi une naissance à la maison semble un choix si singulier en France, alors qu’ il est parfaitement intégrée dans le parcours de soins périnataux chez nos voisins néerlandais (15% des naissances), britanniques (2,5%), suisses (1,2%) ou belges (1,5%) ?

Un nombre très important de familles n’a pas accès à l’#AAD

Dans ce contexte délicat, seules 100 sages-femmes ont choisi de pratiquer l’#AAD, sur les 25 000 sages-femmes en activité.

Seules 0.2% des françaises peuvent accéder à ce service chaque année en France alors qu’elles sont plus de 35% à souhaiter avoir accès à cette possibilité.

En effet, l’étude Ifop, menée en janvier 2021, sur 1056 femmes âgées de 18 à 45 ans, a mis en évidence le souhait des femmes de pouvoir accoucher à domicile : 17% des femmes ont répondu « oui, tout à fait » et 19% « oui, plutôt » à la question « Si vous en aviez la possibilité en France, souhaiteriez-vous accoucher à domicile ? ».

Par ailleurs, en 2021, ont été recensés plus de 1000 #AAD impossible ou refusés. Ce chiffre est largement sous-estimé.

En 2023 vous n’avez pas pu vivre votre projet d’accoucher dans votre domicile accompagné par une sage-femme ?

Indiquez le pour nous aider à alerter les instances de santé sur ce non respect du droit des femmes en cliquant sur ce lien

Dans 65% des cas, il ne s’agit pas d’un refus mais de l’absence de sages-femmes pour accompagner ce projet (50%) ou d’un manque de disponibilité des sages-femmes à cette période (15%). Enfin, pour 15% des cas seulement, il s’agit d’un refus pour contre-indication médiale.

Ainsi, si vous ne trouvez pas de solutions pour votre projet #AAD, nous vous remercions de vous répertorier sur ce formulaire : cela nous apporte des arguments supplémentaires dans nos démarches pour obtenir une reconnaissance institutionnelle de l'AAD en France.

L’#AAD vu par Kombini